COMMUNIQUÉ # 2022_001
LA CRISE POLITIQUE AU MALI
LE FOSCAO REGRETTE LE CARACTÈRE EXTRÊME DES SANCTIONS DE LA CEDEAO CONTRE LE MALI
ET
EN APPELLE AU MAINTIEN DES CANAUX DE DIALOGUE ENTRE LA CEDEAO, LES AUTORITÉS DE LA TRANSITION ET LA SOCIÉTÉ CIVILE POUR DES SOLUTIONS APPAISÉES
ABUJA, LE 10 JANVIER 2022 : Le Forum de la Société Civile de l’Afrique de l’Ouest (FOSCAO), observe avec attention l’évolution de la crise politique malienne née des renversements militaires successifs de l’ancien Président de la République, Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta et du président par intérim Mr. Bah Ndaw. Ces renversements faisaient suite à une longue période de soulèvements sociaux, durant lesquels les populations accusaient les autorités de plusieurs maux dont la corruption et la mauvaise gouvernance. C’est aussi avec intérêt que le FOSCAO a appris les sanctions économiques et financières prises par les Chefs d’Etat de la CEDEAO et de l’Union Monétaire Ouest- Africaine (UEMOA) à l’encontre du Mali lors de leurs sommets extraordinaires tenus à Accra, le 9 janvier 2022.
- 1. Tout en reconnaissant le droit de la CEDEAO de formuler des sanctions dans la crise malienne, selon les textes régissant l’organisation, Le FOSCAO regrette le caractère disproportionné des dites sanctions, dans une période de pandémie mondiale COVID19, de crises sécuritaires, économique et sociale. Le proverbe qui dit ‘’qu’on ne tire pas sur une ambulance’’ s’appliquerait bien dans les présentes circonstances.
- 2. Le FOSCAO continue de saluer la décision des Chefs d’États, lors de leur réunion du 16 Septembre 2021, de renforcer la démocratie en recommandant la révision du protocole de la CEDEAO sur la bonne gouvernance et la démocratie
APPEL À L’ACTION :
À L’ENDROIT DES AUTORITÉS DE TRANSITION AU MALI
- 3. Le FOSCAO invite les autorités de transition à proposer un délai de transition raisonnable et acceptable avec une meilleure explication du contenu de la transition, en tenant compte des aspirations profondes et des attentes du peuple malien
- 4. Le FOSCAO invite les autorités de transition à maintenir les canaux de discussions avec la CEDEAO, pour mieux expliquer leurs intentions et leur chronogramme de la transition pou en arriver à une solution apaisée
- 5. Le FOSCAO appelle à un travail collaboratif entre la CEDEAO, les autorités de la transition et la Société Civile pour un retour rapide à un ordre constitutionnel dans le strict respect de la constitution malienne ainsi que de toutes les lois applicables, conformément au Protocole additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance et à la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la bonne gouvernance.
À L’ENDROIT DE LA CEDEAO
- 6. Le FOSCAO recommande qu’un accent soit mis sur l’accompagnement du peuple malien dans son processus de refondation en privilégiant la voie du dialogue pour la révision du calendrier proposé par les autorités maliennes en vue d’aboutir à une solution concertée, adaptée, inclusive et apaisée.
- 7. Le FOSCAO encourage la CEDEAO à revoir le caractère extrême et disproportionné des sanctions qui risquent d’accentuer la souffrance des populations déjà durement touchées par les crises sanitaires, sécuritaires et économiques qui secouent le pays Les sanctions, en l’état, ne feront que dégrader davantage la situation déjà précaire à tous égards des populations maliennes et accentuer le sentiment anti CEDEAO qui semble naitre au sein des peuples de l’Afrique de l’Ouest.
- 8. Le FOSCAO rappelle que la précarité économique est le terreau du terrorisme dans la région. Les sanctions actuelles ne feront qu’appauvrir davantage les populations maliennes, en général, et en particulier, les femmes et des jeunes. Appauvrir des populations dont les conditions de vie sont déjà déplorables ne fera que les jeter dans les bras des recruteurs terroristes et des recruteurs de la migration irrégulière.
- 9. Le FOSCAO rappelle aux États membres de la CEDEAO la nécessité absolue de se conformer aux lois et règlements sur la démocratie et la bonne gouvernance. Les cadres légaux tels que « Le Protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance » et la « charte africaine de la démocratie, des élections et de la bonne gouvernance (ACDEG) » doivent être respectés sans compromission aucune.
- 10. Le FOSCAO en appelle à la Commission de la CEDEAO et à la Conférence des Chefs d’États et de Gouvernement pour l’instauration d’une véritable culture démocratique et de bonne gouvernance au sein des États membres de la région ouest africaine, afin de mettre un terme à la propension de manipulation des constitutions dans la recherche de plus de deux (2) mandats qui offre un terreau fertile aux coups d’état militaires dans la région.
- 11. Le FOSCAO en appelle également à la CEDEAO ainsi qu’à toutes les parties prenantes de la crise malienne à assurer la paix au Mali en privilégiant les méthodes de la résolution pacifique des différends que sont les bons offices, la médiation, la conciliation et la facilitation basée sur le dialogue, la négociation et l’arbitrage.
- 12. Le FOSCAO affirme son entière disponibilité à contribuer, aux côtés de la CEDEAO, du peuple du Mali et de toutes les parties prenantes, à un retour rapide à l’ordre constitutionnel, à la paix, au développement économique et à la cohésion sociale.
- 13. Le FOSCAO suggère de ce fait être mandaté, avec toute partie prenante complémentaire, par les chefs d’État afin de mener une mission de médiation, complétant le travail de la CEDEAO, démontrant la mise en pratique d’une vraie CEDEAO des peuples. Les conclusions de cette médiation serviront à aider les chefs d’états dans leurs prises de décision pour mieux accompagner le pays et la région ouest africaine.
À L’ENDROIT DE LA SOCIÉTÉ CIVILE AFRICAINE
- 14. Le FOSCAO incite la Société civile Africaine à appuyer les frères et sœurs de la Société Civile malienne ainsi que le peuple malien et à être des acteurs de paix dans la crise qui secoue le Mali et la région ouest africaine, tout en encourageant les gouvernements respectifs de la région à une prise en compte sérieuse de la misère du peuple malien.
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À PROPOS DU FORUM DE LA SOCIÉTÉ CIVILE DE L’AFRIQUE DE L’OUEST (FOSCAO)
Avec plus de 1000 Organisations membres, le FORUM DE LA SOCIÉTÉ CIVILE DE L’AFRIQUE DE L’OUEST (FOSCAO) est le réseau faîtière de la société civile en Afrique de l'Ouest, couvrant 18 domaines thématiques, avec représentation dans les 15 pays de la CEDEAO. Le FOSCAO est le canal de dialogue institutionnalisé entre les organisations de la société civile et la CEDEAO. Le FOSCAO renforce les capacités, fait des plaidoyers, mobilise la société civile, s’engage dans la formulation, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des politiques pour une Afrique prospère, stable et en paix. Pour les partenaires institutionnels, Le FOSCAO est un excellent canal, un guichet unique pour un engagement systématique entre les institutions et les organisations de la société civile, pour des résultats percutants. www.Wacsof-Foscao.Org