LE FOSCAO APPELLE À L’ALLÈGEMENT DES SANCTIONS CONTRE LE PEUPLE DU NIGER, ET LA FINALISATION DE LA RÉVISION DU « PROTOCOLE DE LA CEDEAO SUR LA DÉMOCRATIE ET LA BONNE GOUVERNANCE » POUR Y INCLURE, ENTRE AUTRES, LA LIMITATION DES MANDATS PRÉSIDENTIELS À 2

ABUJA 08 DÉCEMBRE 2023 : Le Forum de la Société Civile de l’Afrique de l’Ouest (FOSCAO), suit de près l’évolution de la crise politique au NIGER, suite au coup d’État militaire survenu le 26 juillet 2023 qui a conduit au renversement du Président élu MOHAMMED BAZOUM. Lors de la réunion extraordinaire des chefs d’états du 29 Juillet 2023 à Abuja au Nigeria, la CEDEAO a, sans dialogue préalablement connu du public, immédiatement émis une série de sanctions contre le NIGER, y compris la menace d’intervention militaire, la fermeture des frontières, le blocage des réserves financières du NIGER par la BCEAO (Décidé par l’UEMOA)

Considérant que les sanctions de la CEDEAO

  1. Ont fait bloquer et ont fait pourrir des milliers de tonnes de produits alimentaires et pharmaceutiques aux frontières, notamment à la frontière entre le Bénin et le Niger
  2. Ont entrainé la coupure de l’électricité par la Nigéria vers le Niger, privant ainsi le pays de plus de 50% de son approvisionnement en électricité, déstabilisant ainsi le bon fonctionnement des hôpitaux et les services de première nécessité et entrainant inévitablement des décès d’enfants et de pauvres citoyens. Les produits ainsi bloqués auraient pu sauver des milliers de vies humaines notamment de femmes et d’enfants
  3. Punissent collectivement et de façon disproportionnée, les populations du Niger, sans aucun discernement
  4. Ont provoqué la fermeture des frontières alors que la CEDEAO travaille pour une intégration régionale qui implique obligatoirement une ouverture des frontières et la libre circulation des personnes, des biens et services

Réaffirmant ses plus profondes préoccupations face aux trop nombreux problèmes non encore résolus qui rongent la région et qui affectent négativement la vie des citoyens :

  1. Une exploitation inéquitable des ressources naturelles qui ne sont pas transformées localement et qui ne profitent pas aux citoyens, ainsi que l’extrémisme violent, le terrorisme et les conséquences des changements climatiques, sans oublier les conditions discutables des femmes et des enfants
  2. La répétition des coups d’États aussi bien militaires, constitutionnels, et électoraux, situation symptomatique d’un malaise profond, résultant d’une crise de gouvernance, de corruption endémique, de restriction de l’espace civique et politique, une instrumentalisation de la justice dans les États pour bloquer des adversaires politiques, ou pour emprisonner des journalistes et des citoyens ayant des opinions différentes des pouvoirs, avec des prisonniers et exilés politiques et d’une politisation extrême des armées nationales, ainsi que des administrations publiques qui devraient demeurer neutres et républicaines.

Au regard de ce qui précède, le FOSCAO

  1. Lance un appel à la CEDEAO à plus d’humanité :
    1. À procéder à un allègement des sanctions qui pénalisent les populations du NIGER et à privilégier des sanctions ciblées qui n’aggravent pas la situation socio-économique déjà précaire des citoyens
    2. À abandonner toute option militaire au NIGER et à privilégier une solution pacifique entre Nigériens
    3. À s’attaquer aux causes profondes des coups d’états que sont la mauvaise gouvernance, la fermeture des espaces civiques et politiques, la corruption endémique, l’instrumentalisation de la justice contre des adversaires politiques, des élections truquées et non crédibles, l’emprisonnement de journalistes et d’adversaires politiques, la justice à deux vitesses, l’aveuglement face aux modifications constitutionnelles pour se maintenir au pouvoir, qui sont aussi des coups d’états
    4. À finaliser le ‘’processus de révision du protocole additionnel de 2001 sur la démocratie et la bonne gouvernance’’, tel que décidé par le sommet extraordinaire des chefs d’états, le 16 Septembre 2021 à Accra, Ghana, pour y inclure entre autres la limitation des mandats présidentiels à deux mandats
  2. En appelle au gouvernement de la république du NIGER à maintenir le canal et des gestes de dialogue avec tous les partenaires en vue d’un règlement pacifique
  3. Invite la société civile à collaborer dans le sens d’un règlement pacifique au profit des citoyens
  4. Demeure saisie de la situation du NIGER et invite l’ensemble des organisations de la société civile à contribuer activement au dialogue, à la paix et la cohésion sociale.
  5. Affirme son entière disponibilité à contribuer, aux côtés de la CEDEAO, du peuple du NIGER et de toutes les parties prenantes, à la paix, à un retour à l’ordre constitutionnel, au développement socio-économique et à la cohésion sociale

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